L’école inclusive a plusieurs cotés :
- L’élève avec handicap grandit avec les autres et apprend ce qu’il peut
Celle de l’élève en situation de handicap qui se construit parmi ses pairs, tisse des liens avec certains camarades et le personnel de l’école, qui prend au niveau des apprentissages ce qu’il peut prendre au fur et à mesure de l’année et qui évolue à son rythme.
- Les camarades acceptent la différence et apprennent grâce à Gabriel.
Celle des camarades de classe qui sans que je leur parle du handicap de Gabriel, l’ont ressenti, ont fait preuve de bien plus de tolérance et de patience que certains adultes. Ils ont également appris grâce à Gabriel les bases de Makaton et les maîtrisaient bien à l’école comme à la maison. Une maman qui était en formation petite enfance et dont le Makaton était au programme était très agréablement surprise de voir que sa fille s’est mise à reproduire tous les gestes qu’elle connaissait déjà.
- Les parents de Gabriel ont peur, ils ont besoin de parler et ont accepté une Assistante de vie scolaire (AVS).
Celle des parents de l’élève qui en plus de subir le stress d’une première année de scolarisation sont inquiets du comportement de leur enfant en classe et ont besoin de communiquer avec l’équipe. Ce que nous avons fait de visu, par mail ou dans le cahier de suivi (plus avec l’A.V.S. qui pouvait prendre le temps d’écrire à l’intérieur plus régulièrement). Des parents qui nous ont fait confiance quant à la demande d’A.V.S. qu’ils ne voulaient pas nécessairement mais qui me paraissait indispensable à Gabriel pour une bonne intégration.
- L’AVS a appris à trouver sa place entre l’école, Gabriel et ses parents.
Celle de l’A.V.S. qui peu formée sur ce handicap apprend à être ferme, à ne pas faire à la place, à adapter avec l’enseignante vis à vis des capacités de travail de Gabriel. Elle prend alors confiance en elle, suit les conseils de l’éducatrice et assure ce rôle de médiatrice entre l’école, les parents et l’élève.
- Le professeur et la directrice ont appris aussi et se sont adaptés.
Celle de l’enseignante et directrice ainsi que l’A.T.S.E.M. qui elles aussi sont peu formées aux différents types de handicap qu’elles rencontrent au sein de l’établissement. Qui se questionnent, qui apprennent au jour le jour, qui essayent, qui adaptent, modifient leur travail.
- Le professeur veut une AVS pour Gabriel car il ne marche pas encore et c’est difficile avec les autres élèves.
L’enseignante qui désapprouve l’avis du sessad lorsqu’on conforte la famille sur la non-nécessité d’une A.V.S. alors que l’élève n’est pas encore marcheur en juin précédant la rentrée. En effet, une école est équipée pour des élèves marcheurs et les comportements imprévisibles des autres élèves nous inquiètent davantage (surtout en petite section). Qu’un élève en situation de handicap dans un groupe de 5 enfants avec 4 adultes c’est différent que dans une salle de classe à 26 élèves avec 2 adultes. Mais la même enseignante était ravie de la liaison avec le SESSAD tout au long de l’année avec l’éducatrice qui venait en classe une matinée tous les 15 jours.
- Il a fallu du temps et réclamer pour obtenir l’AVS.
Gabriel a passé son temps à tirer les cheveux des autres élèves.
La même enseignante pestera après la M.D.A. car il n’y a toujours pas de décision concernant l’A.V.S. en janvier alors que le dossier a été monté en juin de l’année précédente et qu’entre temps Gabriel a développé le trouble de tirer les cheveux de ses camarades à longueur de matinée, ce qui rend le travail en classe difficile ainsi que la relation avec certains parents. Mais c’est également celle qui va être en joie à chaque petit progrès de Gabriel.
- L’école inclusive, c’est difficile, il faut se former.
C’est aussi beaucoup de joie, c’est la vie en société.
OK pour une deuxième année.
En fait, l’école inclusive, aujourd’hui, ce sont beaucoup de choses à améliorer (des moyens, des formations , des délais administratifs, des mentalités) mais beaucoup de moments de joie et des liens forts qui se tissent. C’est parti pour une seconde année ensemble.